vendredi 21 juin 2024

 

À Mona et à ses neuf compagnes

pendues à Chiraz en juin 1983







À Chiraz au printemps


La rose embaume l’air à Chiraz au printemps.

Le rossignol y chante la beauté du monde.

Le vieux bourreau, conscient de son rôle important,

Supplie les condamnées, insiste encore et gronde.


Une à une il leur dit : si tu renies, tu vis !

Un à un, leur regard, coloré d’un sourire,

Couvre le vieux bourreau, qui croit au paradis,

D’un nuage d’amour : Nous ne pouvons le dire.


Le vieux bourreau insiste : si, tu peux mentir !

C’est coutume courante au pays des mollahs :

Affirmer des idées que l’on pourrait haïr

Et, pour sauver sa vie, être ce qu’on n’est pas.


« D’être ce que je suis je ne peux transiger.

Bourreau, tu es mon frère et rien ne peut changer

L’amour que j’ai pour toi, toi qui crois si bien faire.

Mais je suis à Bahá, je ne peux pas me taire.


« Depuis toujours Dieu parle et parlera toujours.

Ses Envoyés sont tous preuves de son amour.

Et le dernier en date est Bahá. Il nous guide,

Éblouissant et clair, glorieux et splendide :


« La terre est un pays où tous sont citoyens,

La femmes et l’homme, égaux, ont tous le même lien

Avec Dieu, le Très-Haut, que l’on doit tous aimer

Car c’est lui qui nous guide par ses Envoyés.


« Il dit, – c’est Dieu qui parle : recherchez l’unité,

N’ayez qu’un seul projet : sauver l’humanité.

Et pour atteindre au but, œuvre monumentale,

Je ne veux plus de clercs. Oyez : c’est Dieu qui parle !


« Le schisme et l’hérésie viennent d’eux, et la guerre,

Ce sont eux qui, retors, vous poussent à la faire.

Mon message est très simple : avant tout l’unité !

Écoute et compassion, partage, égalité…


« Bourreau, tu crois bien faire en nous tuant ce jour.

Tes ordres sont très clairs : pendez-les tour à tour

Pour que tremble une au moins : ce ne sont que des femmes,

Voir leurs sœurs étranglées étouffera leur flamme…


« Pauvres clercs ignorants ! L’amour nous a tout pris.

Qui a peur de mourir n’est pas un bahá’í.

Bourreau, sois généreux et pends-moi la dernière :

Je veux voir mes neuf sœurs entrer dans la lumière !


« Si tes mains tremblent trop, ma main est ferme et sûre

Cette corde et ce nœud me sont, je te l’assure

Comme un signe du ciel et je te dis adieu.

Je ne meurs pas, je vis pour la Gloire de Dieu ! »


Ainsi mourut Mona, au sourire enchanteur.

À Chiraz au printemps l’air embaume les fleurs,

Le rossignol gringotte à la lune croissante.

À Chiraz au printemps on pend des innocentes.



Pierre Spierckel

15 juin 2024

mardi 4 avril 2023

Prières, traductions personnelles (donc "provisoires")

 Une traduction est comme l’écaleloriginal est comme le fruit, car les phrases divines sont d'une éloquence et d'une clarté extrêmes qu’il n'est pas possible de rendre parfaitement. Le but est que les chercheurs puissent humer un soupçon du parfum de ces jardins. L'original est la parole de Dieu, la traduction est une expression humaine. « Grande est la différence entre le ciel et la terre ! » Que la Gloire du Très-Glorieux soit sur toi.

'Abdu’l-Bahá


Traductions personnelles

des traductions provisoires

(persan & arabe) 

d’Adib Masumian 

https://adibmasumian.com


1.

Il est le Très-Glorieux.


Récite cette supplication matin et soir :


Gloire à toi, Seigneur, mon Dieu ! Par ton Plus-Grand-Nom qui fait briller le soleil de ta Cause à l’horizon de ta Révélation, je t’implore : ne nous prive pas des brises parfumées de ta Providence. Ô mon Dieu, fais que nous te soyons dévoués, détachés de tout sauf de toi. 

De surcroît, rassemble-nous avec ceux de tes serviteurs que les insinuations transgressives des hommes n’ont pu empêcher de se tourner vers la vision de l’unité divine. 

Ô Seigneur, abrite-nous sous l’aile de ta générosité, protège-nous de ceux de tes serviteurs qui ont récusé ton Nom, le Très-Glorieux, laisse-nous boire aux flots du vin de ta tendre Providence et accorde-nous notre part du doux nectar de ta grâce et de ta bonté. Assurément, tu accompliras ta volonté quelle qu’elle soit. Tu es, en vérité, Celui qui pardonne, le Miséricordieux. 

Seigneur, rends-nous inébranlables dans notre amour pour toi : c’est le plus grand de tes dons envers tout ce que tu as créé. De tous ceux qui font preuve de miséricorde, tu es le Plus Miséricordieux.

Bahá’u’lláh, Ad’íyyi-i-Harat-i-Mabúb, p. 210.



2.

Dis : Ô Dieu, mon Dieu ! Tu vois que, tourné vers toi, je te suis resté fidèle. Tu vois aussi l'impuissance de tes bien-aimés, l'ascendant de tes ennemis, et les actes tyranniques qu'ils commettent dans tes villes. 

Par le mouvement de ta Plume sublime à laquelle tu soumets toutes choses, et par la puissance de tes Signes merveilleux, je t'implore de m'aider à faire ce qui me rapprochera de toi. 

Ô Seigneur, tu me vois submergé par les chagrins. Je te supplie de me révéler, du ciel de ta bonté, ce qui fera que je m'envole dans ton Ciel, que je m'extasie devant tes Signes et que j'ai le courage de te chercher comme refuge. Seigneur, de ta plume sublime, ordonne ce qui me sera profitable dans chacun de tes mondes. 

Ô mon Dieu, je suis celui qui a reconnu ton unité et ta singularité. Universelle, ta connaissance surpasse évidemment la mienne. Tu sais ce qui m'élèvera et me fera accomplir ce qui est agréable et acceptable à tes yeux. En vérité, tu es le Seigneur du Trône du ciel et de la terre. Il n'est pas d'autre Dieu que toi, le Tout-Puissant, l'Omniscient, le Très-Sage. 

Bahá'u'Iláh, Athár-i-Qalam-i-A'lá, vol. 6, p. 194-7.




3.

Mon Dieu, mon Adoré ! Je viens de toi et vers toi je retourne. Illumine mon cœur de la lumière de ta connaissance. Tu es le Tout-Puissant. 

Toute la puissance du monde et de ses habitants ne peut altérer ton omnipotence. D'un seul éclat du soleil de ta bienfaisance, des océans de générosité sont apparus, et d'une seule effusion du soleil de ta munificence, le monde de l'être a été engendré. 

Ô divine Providence, efface ce qui en ce jour ne te convient pas et accorde-nous ce que tu juges digne. Tu es le Donateur dont la générosité ne connaît ni limite ni contrainte. 

Nous sommes tes serviteurs, c'est toi que nous cherchons, c’est toi que nous supplions. Tu es le Bienveillant, le Très-Généreux. 

Bahá’u’lláh, Majmúʻiy-i-Munáját-i-Áthár-i-arat-i-Baháʼuʼlláh,

vol. 1, p. 149-150. 

4.

Prière à dire après des rêves agités : 

Il a été décidé que si quelqu'un est troublé par un rêve et qu'il en est affligé et triste, il peut réciter ce verset béni : « Ô toi dont le nom agite la mer de la joie et répand les brises du bonheur ! Montre-moi, parmi les prodiges de ta grâce, ce qui fera briller mes yeux et réjouira mon cœur. En vérité, tu es le Donateur, le Généreux. »

On peut réciter ce verset même après un rêve paisible. 

Bahá'u'lláh, Tablette pour Muhammad Karim-i-Attar (extrait).



5.

Au nom de Dieu, le Tout-Puissant, l’Absolu. 

Ô servante de Dieu ! Communie intimement avec Dieu et son Souvenir. Détache-toi de tout ce qui est créé au ciel et sur la terre car cela périra, tandis que ce qui subsiste, c'est le souvenir de Dieu, l'Unique, l'Incomparable, le Tout-Puissant, l'Omnipotent. Tourne tes yeux vers lui en toutes circonstances, et ne regarde pas ce qui a été ordonné en ce monde. Mets ta confiance dans la Beauté de la Gloire éternelle. 

C'est là un conseil important, meilleur pour toi que tout ce qui a été et sera jamais créé, ton Seigneur, l'Omniscient, en est témoin. Que la miséricorde de Dieu soit sur toi, et sur toute servante qui s’est tournée vers Dieu, le Très Haut, le Très Puissant. 

Baháʼuʼlláh, dans Áthár-i-Qalam-i-Aʻlá, vol. 7, p. 28.



6.

Que la voix de ton âme s’élève vers le Bien-Aimé de toute la création, et dise : 

Ô toi qui es mon Dieu, mon Roi, mon Ami, le Bien-Aimé de mon cœur et de mon âme ! Comment, inapte que je suis, puis-je te remercier comme tu le mérites ? J'étais plongé dans une mer d'insouciance et dignorance ; la voix de ta grâce m'a appelé et la main de ta bonté m'a saisi. 

Ô mon Dieu ! Mon insouciance avait pris de telles proportions qu'elle m'avait privé du fleuve rafraîchissant de la certitude pour me plonger dans l’eau fétide des vaines imaginations. J'ai négligé de me souvenir de toi, mais toi, tu ne m'as pas négligé. 

Le feu de ta miséricorde brûlait déjà avec éclat alors que je n'avais pas encore été embrasé par la flamme de ton amour. 

Comment pourrais-je me tourner vers toi, et en quelle langue pourrais-je t’exprimer correctement mes supplications ? La honte m’a envahi et m'a plongé dans un complet désespoir. 

Et pourtant, ô mon Dieu, mon but et mon Seigneur, j'ai entendu que tu as décrété qu’en ce jour, si un homme s’écriait, une seule fois, avec sincérité : « Seigneur, montre- toi à moi pour que je te voie ! », il percevrait ces mots venus du Royaume de la parole : « Regarde, et tu me verras. » En vérité, la grandeur de ce jour est clairement apparente dans ces paroles sublimes et bénies. [1]

Tu as également déclaré que si, depuis le commencement qui n'a pas de commencement, un homme n'avait pas accompli ne serait-ce qu'une seule bonne action, il lui serait néanmoins possible en ce jour de s'amender, car l'océan de ton pardon est clairement visible au centre de la création, et le firmament de ton indulgence est haut dressé au-dessus de nos têtes. Par la sainteté de ce jour béni, source et origine de tous les autres, je te supplie de m'aider à faire ce qui te plaît et de me parer de ton acceptation.


Ô mon Seigneur ! Je suis pauvre mais auprès de toi se trouvent des océans de richesses. Je suis d’une ignorance crasse, mais près de toi sont des trésors de connaissance et de compréhension. Je suis très loin de toi, mais tu es le Tout-Puissant, le Très-Haut, l’infiniment proche. 

Bahá’u’lláh, Adʻíyyiy-i-arat-i-Mabúb, p. 365-368 

_________________

[1] Coran 7:143 Référence à la rencontre de Dieu et de Moïse sur le Sinaï. Moïse demande à Dieu : « Seigneur, montre-toi à moi pour que je te voie!» et Dieu répond «Tu ne me verras pas». Les implications de cette nouvelle réponse du ciel sont immenses. Entre autres, elle peut suggérer que ce jour, marqué par l'avènement de Baháʼuʼlláh, représente la première ère dans laquelle l'humanité a pu apprécier de manière adéquate le rang de la Manifestation de Dieu. C'est dans cette optique que nous pouvons comprendre les commentaires incisifs du célèbre philosophe et martyr baháʼí, le Dr ʻAlí-Murád Dávúdí (Ulúhíyyat va Maharíyyat, 35-38), sur cette prière particulière. Il a observé avec perspicacité que la différence essentielle entre l'expérience de Moïse et celle du suppliant contemporain (bien qu'ordinaire) telle que décrite dans cette prière est que Moïse aspirait à contempler l'Essence de Dieu – un exploit impossible même pour une Manifestation – alors que le suppliant mentionné ici a la capacité, sous réserve de perspicacité spirituelle, de reconnaître Dieu dans sa Manifestation. Le fait est que les résultats divergents de ces supplications découlent à la fois du niveau de perspicacité spirituelle du suppliant et de la nature de ce qu'il demande, le premier facteur influençant certainement sa conception du second. Essentiellement, si une personne souhaite voir Dieu aujourd'hui, elle peut le faire en reconnaissant sa Manifestation, mais si elle ne comprend pas que la Manifestation représente la plus proche approximation par laquelle elle pourra jamais concevoir Dieu, alors elle ne le verra jamais. 



7.

Il est le Très-Saint, le Très-Grand, le Très-Glorieux. 

Loué soit Celui qui a voulu se manifester. Il est, en vérité, le Tout-Puissant, le Secours dans le péril, le Subsistant. Voici les ayyám-i-há, les jours pendant lesquels nous avons enjoint à chacun d'être généreux, envers lui-même et envers ceux qui ont tourné leur visage vers ce lieu transcendant. 

Mentionnez Dieu en ces jours et appréciez leur valeur, car chacun d'eux rappelle ce Nom, par lequel Dieu a soumis toutes les choses visibles et invisibles. Nous avons, en gage de notre Grâce, placé ces jours avant le jeûne. Je suis, en vérité, puissant sur tout ce qui a été et sera. Heureux celui qui observe ce à quoi Dieu l'a invité, et malheureux les égarés et les exclus. 

Nous t'avons révélé ces versets et te les avons envoyés en ce jour saint et glorieux, afin que tu rendes grâce à ton Seigneur Dieu, et que tu lui offres des louanges si ferventes qu'elles réveillent ceux qui dorment profondément. 

Bahá'u'lláh, Risáliy-i-Tasbih va Tahlil, p. 203-204. 



8.

Il est Dieu ! 

Ô toi qui recherches le Royaume, Ne désespère pas des faveurs de ton Seigneur, et ne sois pas désespéré devant les grandes calamités de ce monde. 

Réjouis-toi : ton Seigneur est un bon seigneur. Il guérit tous les malades, réconforte les désespérés, abrite les orphelins et protège les miséreux. 

Si tu savais à quel point ‘Abdu’l-Bahá t’aime, certes tu bondirais de joie et d’allégresse en criant jusqu’au haut des cieux Alléluia !

Que sa gloire soit sur toi.


Abdu’l-Bahá, Muntakhabátí az 

Makátíb-i-arat-i-‘Abduʼl-Bahá, vol 2. n 22. 



9.

Il est Dieu. 

Ô divine Providence ! Du royaume des mystères, fais descendre en succession rapide ton aide et ta confirmation sur ces justes et aide-les à accomplir tout ce qui est bon car ils sont dignes de générosité et d'effusion sans limite. Que la Gloire du Très-Glorieux soit sur eux. 

Abdu’I-Baha, Majmu'iy-i-Munajat-há:

Hadrat-i-‘Abdu’l-Bahá, p. 268 no 238. 



10.

Ô servante de Dieu ! 

Sois satisfaite du décret de Dieu et de tout ce qu’il a ordonné. Ne pense pas que l'objet du désir de l’être humain soit nécessairement ce qu'il y a de mieux pour lui. Combien de fois un homme aspire à ce qui lui sera préjudiciable et conduira à son humiliation et à sa misère ? 

Mets donc tes affaires entre les mains toutes- puissantes de Dieu, et ne fais aucun vœu qui naisse d'un désir égoïste. La grâce céleste te sera certainement accordée, et tu atteindras ce qu'il y a de mieux pour toi. Sur toi, salutations et louanges. 

Abdu’l-Bahá, Makátíb-i-arat-i-ʻAbduʼl-Bahá,

volume 7, page 55.






11.

Il est Dieu. 

Ô divine Providence ! Ces amis sont tes compagnons, et c’est de toi que cette assemblée d'amoureux ardents est éprise. 

Ils n'ont d'autre havre que ton refuge, ils ne cherchent d'autre abri que ta cour. Alors aide-les par ta générosité, ton aide et tes conseils. Conduis-les vers ce qui te fait plaisir, et rends-les fermes et inébranlables dans ta cause. 

Infortunés et déracinés, nous sommes désespérés, languides et comme morts. Donne-nous la vie, imprègne- nous de l’esprit. Ouvre-nous une porte et accorde-nous une mesure de soulagement. Fournis-nous les moyens et le remède à notre douleur. Mets un baume sur nos blessures et change le poison en douceur. Transforme l'obscurité en lumière et les difficultés pénibles en une évidente facilité. Fais que nous ne connaissions que toi et ne cherchions que toi, que nous ne disions rien d'autre que ton Nom et que nous marchions uniquement dans le désert de ton Amour. Sois miséricordieux, traite-nous avec bonté, et bénis-nous de tes conseils. 

Tu es, en vérité, le Très-Puissant, l’Omnipotent. 

Abdu’l-Bahá dans Majmúʻiy-i-Munáját-há:

arat-i-ʻAbduʼl-Bahá, p. 220.



12.

Ô divine Providence !

Pardonne de ces âmes les péchés et de ces humbles dissimule les transgressions. Perspicace, tu es Celui qui sait, qui es informé, qui es conscient. Nous sommes des pécheurs, des transgresseurs, insouciants et oublieux. Tu es celui qui pardonne, le Miséricordieux, le Grand, l’Indulgent. En vérité, tu es celui qui absout, celui qui dissimule. 

Abdu’l-Bahá, in Majmúʻiy-i-Munáját-há:

arat-i-ʻAbduʼl-Bahá, p. 289. 



✱✱✱






Traductions provisoires 

extraites de Additional prayers

revealed by Bahá’u’lláh et 'Abdu’l-Bahá 

et d’autres sources 



13.

Loué sois-tu, ô Seigneur mon Dieu ! 

Sanctifie mon œil, mon oreille, ma langue, mon esprit, mon cœur, mon âme, mon corps, sanctifie tout mon être pour qu'il ne se tourne pas vers d'autres que toi. Puis laisse-moi boire à la coupe qui déborde du pur nectar de ta Gloire. 

Bahá’u’lláh



14.

Ô Dieu, pur et saint !

La plume peut-elle courir encore et couler l'encre quand cessent les brises de la bonté et s’effacent les signes de la générosité, quand se lève le soleil de l'abaissement et brille l’épée de la calamité, quand se couvrent les cieux de la douleur, que pleuvent des nuages de la puissance les dards de l'affliction et de la vengeance, de sorte que les signes de la joie quittent les cœurs, les marques de l'allégresse désertent l’horizon, les portes de l'espérance se referment, la miséricordieuse brise céleste ne souffle plus sur le jardin de roses de la fidélité et le tourbillon de l'extinction frappe l'arbre de l’existence ?

La plume gémit, l'encre se lamente de son sort et la tablette en est stupéfiée. L'esprit est bouleversé par cette douleur, par ce chagrin, et le rossignol divin chante : « Hélas ! trois fois hélas ! pour tout ce qui arrive ». 

Or seuls tes bienfaits cachés, mon Dieu, sont cause de tout ceci.

(Prières supplémentaires révélées par Bahá’u’lláh)


15.

Ô Seigneur incomparable, toi qui nous aimes! 

Incapables et faibles, il nous est infiniment difficile de résister aux épreuves ; cependant la capacité et la force sont des talents que tu accordes.

Seigneur ! Rends-nous capables et forts, afin que nous fassions preuve de la plus grande constance, que nous renoncions à ce monde et à ses habitants, que nous allumions le feu de ton amour, et que, tels des cierges rayonnants, nous brûlions d’une flamme dévorante.


Ô Seigneur du Royaume ! Délivre-nous de ce monde de vaines illusions, et conduis-nous vers le royaume de l'infini. Permets que, bénis par les dons généreux du Royaume, nous soyons entièrement libérés de cette vie inférieure, de ce néant qui n'a que l'apparence de la réalité et confère-nous la vie éternelle. Accorde-nous joie, délices, allégresse et contentement. Réconforte notre cœur, et accorde paix et tranquillité à notre âme, afin qu'en montant vers ton Royaume, nous puissions atteindre ta Présence et nous réjouir dans les royaumes célestes. 

Tu es le Bienfaiteur, le Pourvoyeur, le Tout- Puissant ! 

Abdu’l-Bahá



16.

Ô Seigneur de prodigieuse miséricorde !


Accorde-nous d’autres bénédictions encore. Donne-nous la fraîcheur du printemps. Jeunes pousses plantées par les doigts de ta générosité, c’est l'eau et l'argile de ta tendre affection qui nous font croître. Nous avons soif des eaux vivifiantes de tes faveurs et nous dépendons des averses tombant des nuages de ta générosité. N'abandonne pas à lui-même ce verger auquel aspirent nos espoirs, ne le prive pas des ondées de ton amour bienveillant. Des nuages de ta miséricorde laisse tomber une pluie abondante afin que les arbres de nos vies portent des fruits et que nous puissions atteindre le désir le plus cher de nos cœurs. 

Abdu’l-Bahá


17.

Il est celui qui entend et qui est prêt à répondre. 

Ô mon Dieu, tu sais que mon seul but sur cette terre a été de réhabiliter le monde et d'édifier les âmes de ses habitants, afin que par tes soins et ta sagesse l'eau de ta Providence éteigne le feu de la haine et que brille la lumière de l'unité. 

Ô Seigneur ! Aide les souverains et les érudits de la terre à se tourner vers ce que ta générosité et ta bonté leur ont ordonné, et enseigne-leur, ô mon Dieu, ce que par ta grâce tu as prévu pour eux. Fais-leur connaître ta voie claire et droite et ta cause splendide et remarquable. 

Ô Seigneur, de ta Plume sublime ordonne à tes bien-aimés ce qui leur sera profitable en ce monde et dans le monde à venir. Tu es, en vérité, le Seigneur de tous les hommes, le Possesseur du trône du ciel et de la terre. 

Bahá’u’lláh

(cette prière, écrite de sa main,

figure sur le frontispice du volume 4

de La Révélation de Baháʼuʼlláh.)



18.

Ô Dieu, mon Dieu !

Si ta justice me terrorise, ta grâce m'enhardit. Heureux l'homme que tu combles de ta grâce, et malheureux celui qui subit ta justice. 

Seigneur ! Fuyant ta justice je recherche ta grâce et, m’éloignant de ta colère j’implore ton pardon. Par ta puissance, ta souveraineté, ta gloire et ta faveur, je t’en supplie : éclaire l'humanité de la lumière de ta 

connaissance, afin que tous puissent admirer ton œuvre, dévoiler les mystères de ta puissance et révéler l’origine de cette lumière. Ta sollicitude illumine toutes choses qui en deviennent ainsi évidentes.

Tu es le Tout-Puissant, le Généreux. 

Bahá’u’lláh, Star of the West, vol 14, no 9.





19.

Au nom du Dieu qui pardonne !

Ô mon Dieu, bien que le triste état dans lequel je suis mérite ta colère et ton châtiment, ton bon plaisir et ta générosité exigent que ta clémence s’étende à tes serviteurs et que tes généreuses faveurs les englobent. 

En ton Nom, que tu as fait roi de tous les noms, je te demande de me protéger par ta puissance et ton omnipotence de toute calamité, de tout ce qui te répugne et de tout ce qui est contraire à ta volonté. Tu as la suprématie sur toutes choses. 

Bahá'u'lláh, Dans la Gloire du Père,

p. 329 (corrigée).



20.

L’important est de polir le miroir de notre cœur afin qu'il devienne clair et réceptif à la lumière divine. Un cœur peut posséder la capacité du miroir poli ; un autre être couvert et obscurci par la poussière et les scories de ce monde. Bien que le même soleil brille sur les deux, dans le miroir qui est poli, pur et détaché, on peut voir le soleil dans toute sa plénitude, sa gloire et sa puissance, révélant sa majesté et diffusant sa chaleur ; mais le miroir qui est souillé et obscurci n'a pas cette capacité de réflexion, alors que le soleil, ni diminué ni affecté, brille aussi sur celui-là. Ainsi, notre devoir est de chercher à polir le miroir de notre cœur afin de devenir des réflecteurs de cette lumière et bénéficier des bienfaits divins qu'ils peuvent pleinement révéler. 

Abdul-Bahá, The Promulgation

of Universal Peace. p. 14-15. 



21.

Ne me rejette pas loin de ta présence, ô mon Seigneur ; ne m’éloigne pas des rives de ton amour et de ton bon plaisir. Car le pauvre ne peut trouver de refuge tant qu’il n’a pas frappé à la porte de ta richesse, et le réprouvé ne peut trouver la paix tant qu’il n’est pas admis à la cour de ta faveur. 

Magnifié soit ton nom, ô mon Seigneur, car tu m’as permis de reconnaître la Manifestation de toi-même et tu m’as convaincu de la vérité des versets qui sont descendus sur toi. Je te supplie de me donner la force d’adhérer fermement à tout ce que tu m’as ordonné d’observer. Aide-moi à préserver les perles de ton amour que, par décret, tu as enchâssées en mon cœur. 

Ô mon Dieu, révèle aussi ce qui me préservera, à chaque instant de ma vie, de tout autre que toi et affermira mes pas dans ta cause. 

Tu es, en vérité, le Dieu de gloire, le Dieu de pouvoir, le Dieu de connaissance et de sagesse. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, le Grand Donateur, le Très-Généreux, le Tout-Puissant, Celui qui toujours pardonne. Loué soit Dieu, le Très-Glorieux, l’Irrésistible. 

Bahá’u’lláh, Prières et méditations, 105.




22.

Loué sois-tu, ô Seigneur mon Dieu !

Je suis ton serviteur et le fils de ton serviteur. J’ai tourné mon visage vers ta cause, croyant en ton unicité, reconnaissant ton unité, acceptant ta souveraineté et la puissance de ton pouvoir et attestant la grandeur de ta majesté et de ta gloire. Par ton Nom qui a déchiré le ciel, fendu la terre en deux et écrasé les montagnes, je te demande de ne pas me priver des brises de ta miséricorde qui soufflent en tes jours, et de ne pas m’éloigner des rives de ta proximité et de ta générosité. 

J’ai soif, ô mon Seigneur ! Abreuve-moi des eaux vivifiantes de ta grâce. Je ne suis qu’une pauvre créature ; révèle-moi les preuves de tes richesses. Serait-ce bienséant que tu rejettes loin de ta grâce et de ta bonté ceux qui ont mis leurs espoirs en toi ? Convient-il à ta souveraineté d’empêcher ceux qui se languissent de toi d’atteindre le sanctuaire adoré de ta présence et de contempler ta face ? Par ta gloire ! je ne peux croire une telle chose de toi, car je suis persuadé que tu es le Dieu de bonté, dont la grâce embrasse toutes choses. 

Ô mon Seigneur, par ta miséricorde qui surpasse la création tout entière, par ta générosité qui embrasse toute la création, je t’implore : tourne mon visage entièrement vers toi, encourage-moi à rechercher ton refuge et à rester inébranlable dans mon amour pour toi. Écris pour moi ce que tu as destiné à ceux qui t’aiment. Tu as le pouvoir de faire ce qui te plaît. Il n’est pas d’autre Dieu que toi, Celui qui toujours pardonne, le Très-Généreux. 

Loué soit Dieu, le Seigneur des mondes ! 

Bahá’u’lláh, Prières et méditations, 21.